Constallationsss
Performer l'écoute visiophonique
utterings
Sur Zoom, celui qui parle a le droit à l'image. Comme une traduction d'un mouvement de tête qui devient un saut d'une caméra à une autre. Le micro de Zoom est angoissé par le sens.
Quand on enregistre une conversation Zoom, le fichier vidéo produit n'est pas ce qui apparaissait sur mon écran, ni sur celui de mes interlocuteurices. Ce qui se donne à voir est un montage automatique avec une règle très simple : celui qui parle est celui qui a l'image. En prenant la parole, l'un pousse l'image de l'autre, pour prendre le plein écran de l'interface. Où sont alors les gens qui écoutent ?
noding
hmm...
Prendre l'image par le son !
Lecture-écoute collaborative
Qu'en est-il du lien entre l'écoute et la posture de l'allié ?
ON ARRIVERA DONC JAMAIS À SE TAIRE ?
Performing listening
Performing empathy
Quand doit-on parler ? Quand peut-on parler ?
Pourquoi ne peut-on pas parler ?
la posture serait incompatible avec l'écoute ...
la question du chant : quand on chante on s'écoute soi-même pour comprendre sa position dans le groupe.
Pour bien écouter, il ne faut pas regarder / le visuel perturbe toujours cette écoute / in fine la radio c'est mieux ?
la thérapie, ou le montage d'un documentaire de création : protocole d'écoute pour faire accoucher
partager l'espace d'écoute en ouvrant ses micros, prendre le risque de déranger, donc d'exister dans l'espace de rencontre
exister / prendre de la place dans l'écoute, les questions de domination, qui a besoin d'un partage de l'espace.
vouloir, chercher la réaction de l'autre, pour s'y cacher, en prenant le risque que l'autre perturbe le flot du discours.
transmettre un message / se sentir exister.
QUI PREND LA PAROLE PREND L'IMAGE
Nous sommes sur Zoom, toutes nos interfaces sont en mode "intervenant".
Quand je parle, j'apparais en "grande icône" sur vos interfaces, mais pas sur la mienne. C'est celle qui a pris la parole précédemment (qui a produit le son le plus important dans son micro) qui continue d'occuper mon plein écran.
Nous disons à voix haute qui apparaît, pour nous, en grande icône.
Grâce à ce biais subjectif (nous ne voyons pas toutes la même "grande icône"), nos voix se superposent, et s'enchaînent de désignation en désignation. L'interface tourne sur elle-même, car en convoquant le nom des autres, nous prenons potentiellement à notre tour la place d'une grande icône pour les autres.
Dans la prise d’image par la prise de son, les protocoles dépendent de nos réglages, et de nos positions vis-à-vis de nos micros.
Comment écouter activement en ligne ?
Comme produire du contenu d'écoute ?
L'invention d'une lecturoute ??
Inventer des protocoles d'écoute collaborative
ESSAIS DE PROTOCOLES DE LECTURE
Une personne lit un texte que tout le monde a devant les yeux. Les autres acquiescent : on regarde comment il y a une prise d’image par les acquiescements, comme une prise d’appropriation du texte. Ça ne fonctionne pas car on ne comprend pas le texte, il y a trop de plaisir du jeu, le sens est perdu.
Une personne lit un texte, nous disons avec elle les mots qui nous semblent important (comme si on soulignait à l’oral). Ce qui advient : une poétique du champ lexical, un jeu poétique, mais pas la compréhension commune d’un texte.
L'INVENTION DE LA LECTUROUTE
Nous essayons de redonner au texte du sens, d’abord en laissant la lecture commencer sans aucune interventions, puis d’introduire progressivement pour souligner à l’oral certains mots, mais aussi comme pour signaler où la lecture peut se perdre, là où il faut reprendre. S’introduisent des décalage, qui peuvent être dû à la transmission zoom, mais c’est en fait le rythme des lectures qui se montre. Une façon de signifier où on en est dans l’interprétation du texte, ou de signaler au groupe qu’une chose semble importante, c’est une façon de se synchroniser dans la compréhension d’un même texte. La lectrice avec l’auditoire est sensible à une avancée commune. Certains passages difficiles sont repris, répétés pour être mieux engrangés. Le groupe attend, se met d’accord, discutent, en usant seulement des mots du texte, en restant dans le texte, avec le texte.
Éviter le rythme de lecture à l'oral, pour entre dans un rythme d’interprétation à plusieurs.
Jean-Luc Nancy
Galilée, 2002.
Réagir ou ne pas réagir :
La réaction peut être une stratégie d’évitement pour celle qui parle et pour celle qui écoute (surtout concernant des choses difficile. Vouloir la réaction de l’autre, c’est se sentir reconnue, mais c’est aussi prendre le risque que l’autre vienne perturber son discours. C’est effrayant et réjouissant d’être face à la possibilité de digresser seul (une expérience de thérapie).
La politesse sur Zoom :
S’établissent des règles de politesse sur zoom : quand on ne parle pas, on éteint son micro. Cela veut dire qu’un micro ouvert est égal à une potentielle prise de parole. Comment cela affecte-t-il la prise de parole (qui nécessite la prise intermédiaire du micro) ?
Et si une autre forme de politesse était de s’engager avec son micro comme on s’engage avec l’image de son visage, pour exister à égalité avec celui ou celle qui parle ? Prendre la responsabilité de sa posture visuelle et de l’environnement sonore dans lequel on est. Prendre soin de ce qui nous entoure pour contribuer à créer un milieu sonore commun, respectueux de celui ou celle qui prend la parole. Comme ce n'est pas agréable de parler devant des cases noires, ce n'est pas agréable de parler à du silence.
Prendre la responsabilité d'habiter l'espace sonore et visuel, c'est également se rendre sensible au réglage de mes micros, à mon environnement sonore. Savoir que ton espace influence l'espace commun.
La politesse, ce serait l’apprentissage de ce que nos gestes font aux autres. Sur Zoom, il faut prêter attention aux réglages techniques de nos paramètres audio et vidéo, du mode d’affichage, du matériel et des configurations utilisées par les uns et les autres, pour mieux comprendre comment cela influence la conversation et, tenant compte de cela, considérer comment je m’y insers. (ce qu’on entend, ce qu’on entend des autres, ce que comprend zoom, le mix qui est fait à la fin).
Savoir comment on existe chez les autres.
Le méta-micro de Zoom :
Nous avons augmenté la captation du bruit de fond. Zoom est obsédé par la transmission des messages, il cherche constamment à découper fond et figures, matière sonore et mots, medium et messages.
Le méta-micro de Zoom :
Zoom applique un compresseur pour les sons forts qui écrase l'onde sonore dépassant un certain niveau. Si on lui impose un niveau important pendant un moment (nous crions en continu), et que ce niveau baisse soudainement (nous chuchotons), le méta-micro se méfie encore, près à compresser à nouveau pour éviter que, si un niveau élevé reprend, ça explose dans nos oreilles. Il faut calmer progressivement le méta-micro, c'est ce qu'on appelle la "relâche" (!) / release.
L'"attaque" c'est le temps que met le compresseur à agir.
le niveau, il y a un release du paramètre avant l’attaque (c’est à dire le temps que ça va mettre à se remettre à niveau) : Alix peux-tu reprendre vite fait ton explication ??? :/
L'écoute